« Step Up » est le témoin de l’évolution de Manudigital au cours de ces dernières années vers une musique de plus en plus électronique et hybride. Fort d’une expérience musicale comme peu peuvent s’en vanter, il navigue entre les genres avec des productions uniques portées par des invités venus des quatre coins du monde. Armé de sa basse, de sa MPC et de ses synthétiseurs, Manudigital a convié pour ce nouvel album pas moins de 17 artistes savamment choisis pour s’approprier ses nouvelles créations.

« (…) j'étais déjà dans la création de mon prochain album et je me suis dit que j'allais garder cette petite boucle de reggae et l’emmener sur un autre style, complètement plus électro qui a donné l'ADN de mon nouvel album. » - Manudigital à propos du morceau « Step Up »

L’album s’ouvre sur le track éponyme survitaminé « Step Up » en featuring avec le vétéran Joseph Cotton et le MC drum & bass britannique Bellyman, créateur de la série à succès des « Car Barz » sur YouTube. Parmi les acteurs de la scène underground anglaise, on notera également l’invitation du génie soul anglais Liam Bailey pour le titre de reggae digital aux accents légèrement pop « Enough », qui ravira les amoureux de la fusion soul/reggae.

Le reggae reste d’ailleurs le premier amour de Manudigital qui, après avoir co-composé le titre « Strolling » d’Alborosie et Protoje il y a quelques années, a décidé d’inviter le MC Sicilien à venir collaborer avec le jamaïcain Yami Bolo sur son titre « Reggae, Music and Love », construit autour d’un riddim digital dans la pure tradition jamaïcaine, d’un refrain obsédant porté par la voix haut perchée du chanteur jamaïcain et des couplets assurés par Alborosie et son flow légendaire.

On retrouve également Ghetto Priest, le chanteur du groupe culte Asian Dub Foundation, sur « Rasta Corner », le fidèle Caporal Negus sur « Dub and Bass » qui l’accompagne en live ou encore Jolly Joseph sur « The World is a Hell » pour les morceaux reggae/dub de l’album.

Au niveau des surprises, Manudigital ne se refuse rien et invite des références de chaque genre, s’aventurant sur les sentiers du lofi hip-hop avec le Dancehall President, Skarra Mucci sur « Fi Di Youths », en passant par le baile funk avec la rappeuse Americano-Punjabi, Alo Wala et leur titre « Love on Tap » ou encore l’afrobeat cher au producteur Dynamq invité à l’occasion pour le titre « Piki Piki ».

Finalement, à l’aube de la première décennie de la carrière solo de l’auteur des fameuses « Digital Session » et alors que le nom de Manudigital résonne dans les sound systems des quatre coins du globe, on savoure chaque prise de risque comme chaque clin d’œil à la culture reggae en se demandant quelles seront les prochaines étapes de l’évolution du plus électro des producteurs de reggae. Premiers éléments de réponse le 17 novembre avec la sortie de « Step up », le nouvel album de Manudigital.